Par Néféli Moustakas
Maud Crayon, architecte et mère divorcée gagne le concours de la mairie de Paris pour réaménager le parvis de la cathédrale Notre-Dame. Mais entre ses problèmes au travail et les chamboulements dans sa vie de famille, elle perd vite le contrôle.
Valérie Donzelli, réalisatrice et actrice principale, jongle avec tous les éléments d’une fable des temps modernes. Ses personnages, qui semblent sortir d’un livre pour enfants, sont tous portés à l’écran par des comédiens talentueux. On retrouve donc le méchant patron (Samir Guesmi), la sœur un peu folle (Virginie Ledoyen), l’ex-mari extravagant (Thomas Scimeca), l’amant séducteur (Pierre Deladonchamps), l’ami indéfectible (Bouli Lanners), la maire autoritaire et son conseiller transi (Isabelle Candelier et Philippe Katerine). A l’image de la maquette qui vole à travers Paris, le film prend parfois des tournures un peu irréelles et oscille entre fantastique et réalité.
Mais plus qu’une fable, Notre dame est surtout le portrait d’une femme… Maud Crayon, toujours reconnaissable à sa robe à carreaux, est une femme rétro et moderne en même temps. Si elle arrive mal à imposer sa volonté face aux hommes de son entourage (que ce soit son patron ou son ex-mari) elle n’en reste pas moins une femme de son temps, mère d’une famille recomposée et financièrement indépendante. Le film s’appelle d’ailleurs Notre dame, avec un d minuscule, car au bout du compte, c’est sur Maud et non sur la cathédrale parisienne qu’on va s’attarder.
Dans son film, Valérie Donzelli a voulu incorporer des éléments de plusieurs genres cinématographiques comme le cinéma muet ou les comédies musicales et faire des clins d’œil à plusieurs films cultes. L’idée peut paraître bonne mais, malheureusement, le tout donne un film un peu trop dispatché où les différents genres ne se mélangent pas bien et on s’y perd un peu. Si le film se voulait être une comédie légère et poétique, il est au final un peu grotesque.
A travers cette comédie, la réalisatrice propose également toute une réflexion sur le processus de création artistique: la scène du procès nous amène à nous demander ce qui fait que l’on puisse qualifier une chose d’art et une autre pas, en prenant comme exemple les colonnes de Buren qui avaient reçu un accueil mitigé au moment de leur installation.
Au final Notre dame est un film qui s’interroge sur des sujets intéressants, mais qui part trop dans tous les sens. A mon sens, c’est un film qui peut être vu en famille mais que je ne conseillerai pas spécialement.